Alice, 19 ans, en service civique avec l’association Zéro Déchet Rouen et Zero Waste France
Voilà un peu plus d’un an que je ne vis plus chez mes parents. Plus d’un an que je décide de ce que j’achète, que je suis seule responsable de mon ménage et de ce qui atterrit dans mon assiette et mes poubelles. Enfin, seule… pas tout à fait puisque peu de temps après le début de mon « indépendance », j’ai emménagé avec mon compagnon.
Depuis septembre 2019 donc, je suis forcée de voir ce que je mets dans mes poubelles. Et j’ai commencé à m’intéresser à la démarche zéro déchet. Mes parents ne s’y étaient jamais vraiment intéressés. Ils ont toujours fait attention à leur consommation d’eau, ont toujours bu l’eau du robinet, ont toujours fait le tri et ils compostent depuis pas mal d’années. Mais il s’agissait davantage d’un soucis économique qu’environnemental.
J’ai d’abord commencé par m’intéresser aux produits que je mettais sur mes cheveux qui graissaient trop vite. Au cours de mes recherches, j’ai compris que les industriels en qui j’avais confiance faisaient des produits bien trop chimiques et agressifs pour mon cuir chevelu fragile. Des produits qui paraissent peu chers mais qui sont faits pour que je les utilise tous les jours : lavage aux produits industriels > cuir chevelu agressé > production de sébum > lavage aux produits industriels… un cercle vicieux destiné à enrichir ces « spécialistes du cheveu ». Et cerise sur le gâteau : ces produits et leurs emballages sont mauvais pour la planète ! Alors j’ai appris que je pouvais prendre soin de ma santé avec des produits naturels, doux, bons pour la planète et même mon porte-monnaie !
Petit à petit, je voyais des choses que je ne voyais pas avant. Les emballages de chaque produit que j’achetais, le nombre de mouchoirs que je mettais à la poubelle, les cotons à usage unique, la composition de mes produits ménagers… Et je découvrais de plus en plus de solutions. Les friperies dans lesquelles je pouvais trouver tous types de vêtements à très bas prix ; les Emmaüs, véritables cavernes d’Alli baba d’objets ayant bien plus d’histoire qu’un meuble IKEA ; les cotons, serviettes hygiéniques et mouchoirs lavables ; les produits ménagers et cosmétiques que je pouvais fabriquer moi-même, le compostage collectif… et tout ça, en plus d’être respectueux de l’environnement, allait être bien meilleur pour ma santé et j’allais faire des économies ! Nous avons alors commencé à acheter nos fruits et légumes sur le marché et quelques-uns de nos produits « essentiels » en vrac à la Biocoop.
En commençant mon service civique, j’ai pu apprendre plein de nouvelles choses, de nouvelles données et de nouvelles solutions. J’ai alors, entre autres, commencé à préparer une liste de nos repas de la semaine avant de faire notre liste de courses. Nous nous sommes inscrits à une AMAP (Association pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne) grâce à laquelle nous bénéficions d’un panier de légumes bio à 6€ chaque semaine, et nous avons commencé à ne faire nos courses qu’à la Biocoop.
Aujourd’hui, la démarche zéro déchet nous a permis de faire de grosses économies : avant, en achetant nos produits principalement dans un supermarché, nous en avions pour entre 40€ et 60€ par semaine pour deux. Désormais, tout en prenant soin de la planète et de notre santé, et en ayant presque annulé notre gaspillage alimentaire, en achetant exclusivement bio, nous en avons pour une vingtaine d’euros en moyenne de courses pour deux par semaine.
Quelques pistes :